Chez NintendHOME, vous le savez peut-être, nous sommes deux. Deux joueurs en plein dans la vingtaine, passionnés par la firme nippone depuis l’enfance. Ma première console portable restera la Game Boy, ma première console de salon une NES que mes cousins m’avaient donnée. Puis j’ai eu une Nintendo 64 et depuis, plus rien ne m’a séparé de Nintendo.
Nous sommes nombreux, dans ce cas à avoir notre propre histoire avec Nintendo, et donc tous aussi nombreux à être attachés aux héros, aux consoles et aux jeux de la marque. Mais plus qu’ailleurs, les fans de Nintendo sont malheureusement bien trop réticents aux contenus dématérialisés.
Nous le lisons à chaque fois que nous postons une news concernant un jeu ne sortant qu’en dématérialisé, beaucoup de joueurs se plaignent et vont même jusqu’à parler de « boycott » en refusant tout simplement d’acheter le jeu pour des raisons plus ou moins obscures.
Avec Nintendo et la gestion de leurs services online, il est clair que des questions légitimes peuvent se poser. Que ce soit les transferts impossibles de licences achetées, les serveurs très lents, la limite de la mémoire dans la Wii, les débuts ont été complexes.
Mais aujourd’hui, avec le recul, il y a quand même beaucoup moins de raisons de douter. Beaucoup craignent par exemple de ne plus pouvoir télécharger à nouveau un jeu acheté en dématerialisé. À l’heure actuelle, vous pouvez sur votre Wii par exemple, télécharger à nouveau tous vos jeux achetés en 2006, sans aucun souci, même si ce dernier à été retiré de la vente. Vous l’avez acheté, il est à vous, il reste disponible sur les serveurs pour ceux qui l’ont payé. Plus personne ne pourra l’acheter car il a été enlevé du marché mais on vous en garde toujours un au chaud.
Autre crainte, les pertes de sauvegardes… Crainte légitime également, mais qui disparaît avec les nouvelles générations. Sur Wii, sur Wii U, comme sur Switch, les sauvegardes se trouvent dans la console et non sur les disques ou cartes de jeu. Que vous soyez possesseur du jeu en démat ou en physique, rien ne change, si la console tombe en panne, les sauvegardes vont être difficilement récupérables. Ce n’est pas un défaut inhérent au dématérialisé, mais à toutes les consoles Nintendo qui n’ont pas de sauvegardes en cloud ou sur lesquelles une copie de secours n’est pas forcément possible.
Mais passons aux avantages du dématérialisé :
Tout d’abord, fini de jongler entre les cartouches, les disques… Tout est directement dans votre console. En une seule pression de bouton vous passez de Zelda, à ARMS, puis à Splatoon 2, sans oublier un petit Mario Kart pour terminer. C’est excellent. Même plus besoin de se lever, c’est un truc de fainéant absolu. Mais c’est juste exactement ce que vous faites sur votre smartphone sans arrêt, passer de Pokémon GO à Twitter, puis à Messenger en deux secondes.
Autre avantage, en mobilité, plus besoin de prendre trois boîtes de transport en plus. Un chargeur, la console et hop, vous pouvez partir où vous voulez, et même jouer au dessus des gorges de Verdon, sans risquer de faire tomber la cartouche dans le vide. Cet argument fonctionne aussi si vous voulez éviter de perdre votre cartouche chez votre pote car elle est vraiment trop petite. D’ailleurs l’idée de mobilité de la Switch et celle du dématérialisé vont de pair.
📺 Vidéo – Magnifique publicité pour la Nintendo Switch, on ne vous en dit pas plus, regardez. pic.twitter.com/CzYwBSBK1M
— NintendHOME (@NintendHOME) 28 juillet 2017
Ces avantages concernent surtout le fait de ne pas avoir de cartouche ou même de disque, fragile, à transporter. Mais ce qui nous agace, c’est vrai, c’est de ne pas avoir la boite… Certes la collection qui s’affiche sur l’écran de la console ça en jette, mais les étagères bien rangées c’est aussi une merveille pour un collectionneur. Et le compromis parfait réside dans les jeux vendus en boite avec un code, comme ça va être le cas avec Pokémon Version Or et Pokémon Version Argent !
Tous les avantages du dématérialisé sont là, le jeu est disponible dans la console à tout instant, mais on a aussi la boite, magnifique, qui trône fièrement dans une collection. Et croyez-moi, les boites de Pokémon auront une place de choix sur mon étagère ! Surtout au vu de l’aspect nostalgique assumé avec les boites cartonnées qui me rappellent mes très jeunes années.
Oui, aimons le démat, chérissons le démat, demandons du démat ! C’est comme cela que de nombreux jeux ont pu sortir, ou ressortir. C’est un bonheur de posséder dans la Console Virtuelle de vieux jeux sur lesquels on a passé notre enfance, de pouvoir les refaire sans se lasser. Mais c’est aussi top de voir que les nouveaux jeux peuvent trouver leur place dans une bibliothèque virtuelle. Un Mario Kart ou un Splatoon ne prennent que peu de place (9 Go à eux deux, contre 100 Go pour un Forza 7 par exemple). Pourquoi les sortir sur une cartouche alors que toutes nos Switch embarquent 32 Go de mémoire, avec la possibilité d’en ajouter via carte SD pour les plus gourmands ?
Bien sûr, on comprend certaines réticences au démat, et elles sont parfois légitimes. Aujourd’hui, deux gros freins existent encore : le prix et le retard de Nintendo en la matière.
Concernant le prix, le problème vient des grandes surfaces ou d’Internet. Vous le savez sûrement, les jeux sur Amazon, Fnac, Leclerc ou encore Carrefour sont vendus moins chers, et pas qu’un peu. Un Splatoon 2 ou un Mario Kart 8 Deluxe se trouvaient à leur lancement à 44 €, des prix qui écrasent toute forme de concurrence, face au 59,99 € d’une boutique indépendante ou en dématérialisé.
Pour les sites, c’est la technique classique du dumping pour tuer le plus vite possible la concurrence, avec de bonnes grosses manipulations (ou comme on dit poliment « optimisation fiscale ») pour que l’impôt soit minimisé. Les hypermarchés au contraire, se servent des jeux comme produits d’appel pour vous faire acheter votre paquet de pâtes chez eux et c’est avec ça qu’ils récupèrent de l’argent, une chose impossible pour les magasins spécialisées.
Du coup, je n’ai jamais considéré les prix affichés par ces sites ou magasins comme étant le prix normal d’un jeu à sa sortie. C’est certes un autre débat, mais ceci fait que je n’ai pas de mal à dépenser les 60 € demandés pour du dématérialisé. Des personnes ont bossé sur ces jeux, et le prix reflète je pense le travail qui a été effectué. Maintenant, pour quelqu’un de réticent au démat, il est difficile de convaincre avec ces 16 € de différence de prix.
Concernant le retard de Nintendo, il suffit de jeter un œil à ce qu’il se passe ailleurs pour constater qu’il est peu excusable.
Sur Xbox One par exemple, quand vous achetez un jeu, il est lié à votre compte Microsoft. Vous pouvez le télécharger à nouveau sur n’importe quelle console, et même reprendre votre sauvegarde, car tout est dans le cloud. C’est une expérience de jeu magique qui s’est même étendue à la Xbox 360 via la rétrocompatibilité. Si seulement Nintendo proposait la moitié d’un tel système, la communauté de fans Nintendo deviendrait à mon sens beaucoup plus ouverte au démat (au lieu de faire repayer 1 à 2 € sur Wii U la licence d’un jeu Console Virtuelle déjà acheté sur Wii et transféré très fastidieusement sur Wii U) !
Enfin bref, le démat n’est pas un enfer, c’est l’avenir. Mais quoi qu’il en soit, laissons le choix aux joueurs et ne traitons pas de faux collectionneurs les adeptes du démat… Nintendo permet aujourd’hui avec Pokémon de combiner les avantages des deux mondes : l’accès au jeu à tout moment depuis sa console sans changer de cartouche mais également une boite pour la collection. Sans cette initiative, les jeux seraient restés cantonnés au Nintendo eShop et aucune cartouche ne serait jamais sortie.
Mais surtout, en vendant des boites de jeux dématérialisés, ils permettent d’ouvrir ce marché à la concurrence et donc aux potentiels baisses de prix. Nintendo avait déjà mis en place ce système avec des jeux comme Nintendo Pocket Football Club, Mario Vs. Donkey Kong: Tipping Stars ou Star Fox Guard, des jeux qu’on a pu voir en promo à moins de 5 € sur de nombreux sites. Et si le futur c’était ça finalement ?
Très bon article dont je partage entièrement le point de vue ! Actuellement, j’ai deux jeux cartouches sur ma Switch : Mario Kart et Zelda. En ce moment, les rares fois où je joue à la Switch (par manque de temps et non par manque d’envie) je lance systématiquement MK8 car la cartouche est dans la console. Sachant que je vais jouer 20 minutes maximum, je ne prends pas la peine de sortir Zelda qui est bien rangé dans sa boîte, dans un placard. Si j’avais eu Zelda en démat’, je suis sûre que je me serais promenée en Hyrule plus d’une fois au cours de ces dernières semaines ; au lieu de cela je pense qu’il prendra la poussière jusqu’au DLC de décembre.
Aujourd’hui j’hésite à acheter Splatoon 2 en démat’ (cela se prête très bien à l’expérience de jeu !), mais comme le soulève l’article le prix est bien plus élevé… Espérons que Nintendo évolue de ce côté-là et propose des promotions plus conséquentes à l’avenir.